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Sabel (Marion)
Le placebo : une vérité qui se tient sur la tête ?
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Résumé
Le placebo relève de plusieurs paradoxes. Il se trouve tout d’abord au centre d’un paradoxe scientifique puisqu’il se situe à la frontière entre science et pseudoscience. Son usage en tant qu’outil, dans les essais cliniques, permet de prouver scientifiquement l’efficacité d’un traitement tandis que son utilisation en tant que médicament, dans la pratique médicale, atteste de l’existence du symbolique et de l’imaginaire dans toute relation thérapeutique. Ensuite, son utilisation par un praticien est au cœur d’un paradoxe éthique puisqu’elle implique de ne pas informer le patient sur la nature du traitement donné. Cet usage, bien qu’il embarrasse les médecins généralistes, reste fréquent car il présente la possibilité d’aider le patient ou de lui proposer un appui sans grand risque d’effets secondaires. À la fois objet scientifique et pseudoscientifique, le placebo oscille entre le « vrai » et le « faux » et sème le doute au sein de la communauté scientifique et médicale. C’est cet ensemble de paradoxes liés à l’usage du placebo que nous développerons dans cet article. D’abord, car nous pensons que l’étude d’un objet paradoxal peut se révéler intéressante en raison de sa valeur heuristique. Ensuite, parce que nous pensons qu’une meilleure connaissance des représentations et des usages qu’ont les praticiens du placebo et de l’effet placebo constituerait un apport considérable pour l’enrichissement de leurs pratiques, par l’apport d’éléments réflexifs, mais aussi du point de vue de l’épistémologie médicale.
Summary
Placebos raise to several paradoxes. First and foremost, they find themselves at the center of a scientific paradox since they lie on the border between science and pseudoscience. Their use as a tool in clinical trials serves to prove the effectiveness of a treatment, while their use as a drug in medical practice attests to the presence of the symbolic and the imaginary in all therapeutic relationships. Secondly, their use by medical practitioners is at the heart of an ethical paradox as this implies not informing the patient as to the nature of their treatment. This application, as bothering as general practitioners may find it, remains frequent since it presents the possibility of assisting patients and offering them support without any risk of side effects. Being both scientific and pseudoscientific, the placebo fluctuates between “right” and “wrong”, sowing doubt within the scientific and medical communities. It is precisely this set of paradoxes concerning the use of placebos that will be addressed in this article. This is primarily due to the fact that we consider studying paradoxes to be rather useful as regards their heuristic value. Additionally, we believe that a better knowledge of the representations and uses of placebos and the placebo effect by practitioners would go a long way towards enriching their practices due not only to their reflexive qualities, but also from the perspective of medical epistemology.