Actes, enrichis de contributions supplémentaires, de la journée d’études tenue à l’Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (20 novembre 2015) / édités par François Roudaut et Jean-François Stoffel
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La Rédaction, Page de titre, p. 367-368
La Rédaction, Page de titre, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 367-368.
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La Rédaction, Table des matières, p. 369-370
La Rédaction, Table des matières, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 369-370.
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Stoffel (Jean-François), Roudaut (François), Avant-propos, p. 371-372
Stoffel (Jean-François), Roudaut (François), Avant-propos, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 371-372.
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Blay (Michel), Soleil de Copernic et soleil de Galilée, p. 373-389
Blay (Michel), Soleil de Copernic et soleil de Galilée, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 373-389.
Dans cet article nous revenons sur la transformation du système du monde attribuée à Copernic et à Galilée. En quel sens le travail de Galilée prolonge-t-il celui de Copernic ? Nous montrerons que loin de n’en être qu’un développement, l’approche galiléenne transforme radicalement la conception copernicienne du système du monde. À l’idée copernicienne d’une nature traversée par la présence divine et devenant comme le « Dieu visible », la conception galiléenne s’inscrit principalement dans une orientation profondément mécaniste transformant la nature en machine. Le soleil de Copernic ne peut donc pas être le soleil de Galilée.
In this article we return to the transformation of the world system attributed to Copernicus and Galileo. In what sense did the work of Galileo extend that of Copernicus? Far from being a development, we will show that the Galilean approach radically changed the Copernican conception of the world system. To the Copernican idea of a nature traversed by the divine presence and becoming like the “visible God”, the Galilean conception was mainly in a deeply mechanistic orientation transforming nature into a machine. The sun of Copernicus could not be the sun of Galileo.
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Mehl (Édouard), Le Soleil au cinquième concile du Latran (1512-1516) : Copernic et la réforme du calendrier julien, p. 391-408
Mehl (Édouard), Le Soleil au cinquième concile du Latran (1512-1516) : Copernic et la réforme du calendrier julien, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 391-408.
Quel type d’interaction a pu exister entre l’essor de l’astronomie copernicienne et les travaux astronomiques contemporains sur la réforme du calendrier (1514-1516) ? Rien n’attestant que Copernic ait réellement pris part aux travaux conciliaires, la tentation a été forte, chez les historiens des sciences, d’en conclure qu’il n’avait pour ces questions qu’un intérêt très distant, ou à la rigueur tactique. Cet article prend au contraire très au sérieux l’objection selon laquelle cette réforme nécessiterait une mesure précise de la « quantité de l’année », et souligne le rôle central du travail accompli par Copernic dans ce domaine, entre 1515 et 1524, avec sa théorie très originale du cycle de l’anomalie de la précession des équinoxes, constituant toute la matière du livre III du De Revolutionibus (1543).
What kind of interaction could have existed between the rise of Copernican astronomy and contemporary astronomical works leading up to the reform of this calendar (1514-1516)? Since there was nothing stating that Copernicus had indeed taken part in the work of the Council, there was great temptation on the part of scientific historians to conclude that his interest in such questions was very remote, or at most, tactical. This article, however, takes the objection that this reform would require an accurate measure of the “quantity of the year” very seriously, and emphasises the pivotal role of the work accomplished by Copernicus in this domain, between 1515 and 1524, through his highly original theory pertaining to the anomaly of the precession of the equinoxes cycle, constituting all of the material in Book III of De Revolutionibus (1543).
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Stoffel (Jean-François), «Qui choisirait de poser ce flambeau dans un lieu autre ou meilleur que celui d’où il peut illuminer le tout simultanément ?» : examen de la pertinence d’un argument copernicien de convenance, p. 409-458
Stoffel (Jean-François), «Qui choisirait de poser ce flambeau dans un lieu autre ou meilleur que celui d’où il peut illuminer le tout simultanément ?» : examen de la pertinence d’un argument copernicien de convenance, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 409-458.
Dans ce qui est sans doute le passage le plus célèbre du «De revolutionibus», Copernic laisse entendre qu’il ne se trouvera personne pour positionner ce flambeau par excellence qu’est le Soleil dans un autre ou meilleur endroit que celui à partir duquel il peut illuminer le tout simultanément, à savoir le centre de ce temple suprêmement beau qu’est le monde. S’il laisse une tournure interrogative à cet argument de convenance et s’il l’énonce sans justification aucune tant il lui paraît relever de l’évidence, certains Coperniciens l’illustreront par une analogie : si, effectivement, telle doit être la position du Soleil, c’est parce qu’il convient de placer au centre de la pièce, et non dans un de ses coins, le flambeau destiné à l’éclairer. En dépit de l’héliophilie de la Renaissance partagée aussi bien par des géocentristes que par des Coperniciens, cet argument du flambeau ne semble pas avoir connu un grand succès : peu repris par le camp des Coperniciens, il sera même contesté par certains d’entre eux ; quant aux géocentristes, il n’exercera aucun attrait sur eux. Cet argument de convenance n’aurait-il donc pas joui de cette évidence que lui attribuait Copernic et que, dans son sillage, bien des commentateurs continuent à lui octroyer ? Comme c’est souvent le cas dans l’histoire de la pensée, la pseudo-évidence de cet argument n’est que le fruit d’un anachronisme coupable : présenter l’héliocentrisme comme le système cosmologique qui vient enfin accorder au Soleil une centralité digne de lui en le plaçant au centre de la pièce et non dans un coin, c’est ignorer que l’astre du jour jouissait déjà, dans le géocentrisme, d’une centralité jugée en parfaite adéquation tant avec sa dignité qu’avec la fonction illuminative qui est la sienne. Ayant perdu la connaissance de cette vision du monde qui n’est plus la leur, les Coperniciens ont donc produit un argument qui, pour les géocentristes, est sans valeur. Pourtant, ils auraient pu faire valoir la supériorité objective de leur centralité par rapport à celle qu’accorde au Soleil le géocentrisme : alors que la seconde n’est que numérique, d’ampleur seulement planétaire, et pour tout dire fictive, la première est véritablement spatiale, d’envergure cosmique et, du moins en première approximation, bien réelle. Pour produire des arguments de convenance qui portent, les protagonistes de la nouvelle cosmologie auraient donc eu intérêt à mieux connaitre la vision du monde de leurs adversaires au lieu de s’adresser à eux en réfléchissant à partir de la leur ; pour ne pas prendre pour une évidence indiscutable ce qui n’est évident que pour un des deux camps en présence, les historiens de la pensée scientifique feraient bien, eux aussi, de mieux connaître la vision du monde de ceux que l’histoire considère désormais comme les vaincus !
In what is quite possibly the most famous passage of the «De revolutionibus», Copernicus implies that nobody could ever place this supreme flaming torch that is the Sun in another or better place than that from which it can illuminate everything simultaneously, namely the centre of this extremely beautiful temple that is our world. Considering the fact that he leaves an interrogatory twist to this argument of convenience, and since he makes this statement without any justification as it seems entirely evident to him, certain Copernicans choose to illustrate this by means of an analogy: if indeed the Sun must be positioned thus, it is because the most appropriate place for the torch intended to illuminate the room is at its centre, and not in one of its corners. Despite the heliophilia of the Renaissance having been shared by both geocentrists and Copernicans alike, this «torch» argument does not appear to have achieved much success: rarely adopted by the Copernican camp, it was even contested by some of them; as for the geocentrists, it held no appeal for them whatsoever. Did this argument of convenience therefore not benefit from the self-evidence attributed to it by Copernicus, and from, in his wake, it’s continued support by a good many commentators? As is often the case when it comes to the history of thought, the pseudo-obviousness of this argument is merely the fruit of a blatant anachronism: presenting heliocentrism as the cosmological system that finally grants the Sun its worthy centrality by placing it in the centre of the room and not in a corner, is to ignore the fact that this star of the day already enjoyed, in geocentrism, a centrality esteemed to be perfectly in keeping with both its dignity and its inherent illuminative function. Having lost their grasp on this worldview that no longer belonged to them, the Copernicans thus put forward an argument which, for the geocentrists, is worthless. Yet they could have argued the objective superiority of their centrality over that accorded to the Sun by geocentrism: while the latter is only numerical, on a purely planetary scale, and frankly fictitious, the former is thoroughly spatial, of cosmic proportions and, at least on first approximation, very real. In order to produce arguments of convenience that could carry their own weight, the protagonists of the new cosmology would have benefited from getting to know the world vision of their adversaries a little better instead of addressing them from their own point of view; similarly, instead of treating as an obvious fact that which is only evident to one of the two parties present, historians of scientific thought would also be well advised to have a better understanding of the world vision of those who history now considers as the losers!
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Roudaut (François), Le Soleil chez quelques lexicographes et vulgarisateurs, p. 459-485
Roudaut (François), Le Soleil chez quelques lexicographes et vulgarisateurs, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 459-485.
À travers les œuvres de quelques lexicographes et vulgarisateurs de la fin du XVe et du XVIe siècle — Perotti, Calepin, Robert Estienne, Caelius Rhodiginus et La Primaudaye —, cet article s’efforce de mettre en lumière les éléments hérités de l’Antiquité qui sont diffusés à la Renaissance pour constituer une image du soleil. Il s’agit de cerner une sorte de discours commun (que cette notion soit particulièrement imprécise ne lui enlève pas une certaine efficacité), nécessaire à la lecture des écrivains, et en particulier des poètes.
Through the works of selected lexicographers and popularisers from the late 15th and 16th centuries — Perotti, Calepino, Robert Estienne, Caelius Rhodiginus et La Primaudaye — this article endeavours to highlight the elements inherited from Antiquity, which were disseminated during the Renaissance, in order to paint a portrait of the Sun. The aim being to establish a common narrative (despite the vagueness of this notion, it remains somewhat viable), necessary to understanding the various works of the time, notably the poets.
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Céard (Jean), Le Soleil selon les physiciens de la Renaissance, p. 487-498
Céard (Jean), Le Soleil selon les physiciens de la Renaissance, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 487-498.
À la Renaissance, la «physica doctrina» inclut l’astronomie. Comme telle, elle étudie les mouvements du Soleil dans ses relations avec les autres planètes qui tournent autour de la terre : le Soleil est la plus digne des planètes ; c’est lui qui communique à la Terre lumière et chaleur. Bien plus, il est défini comme le cœur de ce vivant qu’est le monde. Tel est le paradoxe du géocentrisme : au service de la petite terre, posée immobile au centre du monde, il place le puissant Soleil qui lui donne la vie. On dirait que le Soleil est fait pour la Terre, reine du monde. Assisté de la Lune, il est son serviteur. Deux sujets dominent cette physique : l’ordre des planètes et la description de l’ensemble du système. Ce second sujet culmine dans la description émerveillée du ballet réglé des planètes, qui séduit nombre d’écrivains et de savants, de Marsile Ficin à Guillaume du Bartas, sans oublier Melanchthon qui lui a donné sa forme quasi canonique.
In the Renaissance the «physica doctrina» includes astronomy. As such, it studies movements of the Sun in its relations with the other planets which rotate around the Earth : Sun is the most dignified planet, communicating light and heat to Earth. Moreover, it is defined as the heart of this living being that is the world. This is all the paradox of Geocentrism : at the service of the little Earth, installed stationary in the center of the World, it puts the powerful Sun which gives it life. It is as if Sun is made for Earth. Assisted by Moon, Sun is the servant of Earth, queen of the World. Two topics are prevalent in this physical study : the order of the planets and the description of the system as a whole. This latter subject results in an amazed painting of the ballet set of the planets, which allures many writers and scholars, from Marsilio Ficino to Guillaume du Bartas, not forgetting Melanchthon, who gave it its virtually canonical form.
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Ménager (Daniel), Le soleil dans les fêtes de cour sous les derniers Valois, p. 499-510
Ménager (Daniel), Le soleil dans les fêtes de cour sous les derniers Valois, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 499-510.
La participation de Ronsard aux fêtes de cour de son temps est bien connue. Il faut cependant lui restituer toute sa dimension philosophique. Par un paradoxe plus apparent que réel, la nuit semble inspirer le poète plus que le jour. Le soleil est caché ? Il peut être présent par des artifices de mise en scène. Quand le roi se déguise en soleil, il entend sans doute faire prévaloir sa prééminence sur tous les astres, ce qui est nécessaire à l’époque des guerres de religion. Mais Ronsard a lu Platon, Cicéron et le Commentaire du Songe de Scipion de Macrobe. Il leur emprunte l’idée que le rôle du soleil, c’est d’être le « modérateur » des astres, celui qui rend possible leur danse cosmique. Il doit en aller de même dans le royaume, où le roi n’imposera rien mais doit danser avec les siens. Curieusement, c’est le jeune Louis XIV, le roi dit absolu, qui comprend le mieux ce qu’est la véritable autorité politique, comme le montrent ses premières fêtes de cour.
Ronsard’s participation in the Court Festivals of his time is well known. Its entire philosophical dimension, however, needs to be restored. By some paradox, more apparent than real, night seems to inspire the poet more than day. The Sun is hidden? It can be present through theatrical artifice. When the King disguises himself as the Sun, he undoubtedly means to assert his pre-eminence over all the stars, which was necessary during the Wars of Religion era. But Ronsard had read Plato, Cicero and the Commentary on Cicero’s Dream of Scipio by Macrobius. He borrows their idea that the role of the Sun is to be the «moderator» of the stars, the one who makes their cosmic dance possible. The same should also apply to the Kingdom, where the King does not impose anything, yet must dance with his people. Oddly, it is the young Louis XIV, also known as the Sun King, who best understands what true political authority is, as evidenced by his first Court Festivals.
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Seidengart (Jean), La parenté du Soleil et des étoiles fixes dans la cosmologie de Giordano Bruno, p. 511-529
Seidengart (Jean), La parenté du Soleil et des étoiles fixes dans la cosmologie de Giordano Bruno, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 511-529.
L’objectif de notre recherche est d’examiner pour quelles raisons l’innovation héliocentrique n’a pas conduit d’emblée Copernic à considérer les étoiles fixes comme des soleils en tous points semblables au nôtre. À cette fin, nous évoquerons brièvement en premier lieu l’état de la question dans la pensée scientifique antico-médiévale. Puis, dans un deuxième temps, nous nous demanderons pourquoi le système de Copernic qui avait immobilisé le Soleil ainsi que la sphère des étoiles fixes n’a pas jugé pertinent de leur reconnaître une semblable nature. D’ailleurs le copernicien Kepler refusa lui aussi de «stellariser» le Soleil. Dans un dernier temps, nous analyserons les raisons qui conduisirent Giordano Bruno à concevoir une nouvelle cosmologie qui multiplie à l’infini la pluralité des systèmes coperniciens dont chacun possède son propre soleil et son cortège de planètes. Cette refonte du système du monde à la fin de la Renaissance inspira certains des grands protagonistes de la science classique comme Galilée et Descartes, malgré leur profonde aversion pour la philosophie brunienne.
The aim of this paper is to examine the reasons for which the heliocentric innovation did not lead straight away Copernicus to consider the fixed stars as suns comparable to our own Sun. For this purpose, in the first place will be briefly recalled the state of scientific thought on this matter during antiquity and Middle Ages. Then, in the second place we will wonder why Copernicus, in his world-system which had “immobilized” the Sun as well as the fixed stars, did not judge relevant to acknowledge that they have a similar nature. Moreover Kepler himself, the great Copernican astronomer, denied also considering the Sun as a fixed star. Lastly, we will analyze the reasons which led Giordano Bruno to conceive a new cosmology which multiplies to infinity the plurality of Copernican systems of which each one possesses its own sun and its procession of planets, just as our solar system. This recasting of the world-system at the end of Renaissance inspired some of the greatest protagonists of classical science like Galileo and Descartes, in spite of their deep aversion to Bruno’s philosophy.
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Špelda (Daniel), Les soleils et leurs observateurs au XVIIe siècle, p. 531-577
Špelda (Daniel), Les soleils et leurs observateurs au XVIIe siècle, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 531-577.
Dans mon article, je tente de présenter le processus d’identification du Soleil avec les étoiles et ses conséquences pour la cosmologie et l’anthropologie du XVIIe siècle. Dans la première partie, j’imagine comment l’idée selon laquelle les étoiles lointaines représentent des objets semblables à notre Soleil s’est répandue parmi les partisans du géocentrisme et de l’héliocentrisme. Les représentants de la cosmologie de l’époque ont longtemps douté quant à la manière dont ils devaient comprendre la nature du soleil et, surtout, sa fonction dans le système solaire. Ce problème a été définitivement résolu par le concept de force gravitationnelle de Newton. Un problème majeur de la cosmologie du XVIIe siècle était l’estimation de la distance entre le soleil et les étoiles. En cent ans, la distance des étoiles a été multipliée par un million. Dans la deuxième partie de l’article, j’essaie de décrire les conséquences anthropologiques de ces changements. Avant tout, je décris comment l’idée ancienne de «contemplator coeli» a été abandonnée et remplacée par un point de vue scientifique d’apparence moderne qui explore sans crainte l’univers infini. Celui-ci trouve son soutien non pas dans l’anthropocentrisme naïf, mais dans la fierté de la réussite du progrès scientifique.
In the present article, I endeavour to introduce the process of identifying the Sun and the stars, as well as its consequences for 17th century cosmology and anthropology. In the first part of the paper, I explore how the idea that distant stars constitute objects akin to our Sun was disseminated among the proponents of geocentrism and heliocentrism. The advocates of contemporary cosmology had long been unsure of how they should go about understanding the nature of the Sun and, above all, its function within the solar system. This problem was definitively resolved by Newton’s theory of gravity. A major issue of 17th century cosmology was estimating the distance between the sun and the stars. Over a period of one hundred years, the distance of the stars was multiplied by one million. In the second part of the article, I aim to illustrate the anthropological consequences of these changes. In particular, I describe how the ancient notion of the contemplator caeli was abandoned and replaced by a more modern scientific point of view that fearlessly explores the infinite universe. One that is spurred on, not by naive anthropocentrism, but by taking pride in the successes of scientific progress.
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Mellinghoff-Bourgerie (Viviane), Connivences héliologiques entre théologie et astronomie chez François de Sales et Bérulle : le cas du barnabite Redento Baranzano, p. 579-610
Mellinghoff-Bourgerie (Viviane), Connivences héliologiques entre théologie et astronomie chez François de Sales et Bérulle : le cas du barnabite Redento Baranzano, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 579-610.
Favorisé à la Renaissance par la philosophie néoplatonicienne de Marsile Ficin et la vision scientifique de Copernic, l’héliocentrisme s’est implanté dans la France du XVIIe siècle à l’encontre des condamnations vaticanes, grâce à l’aval théologique que lui ont apporté conjointement François de Sales (1567-1622) et Bérulle (1575-1629). L’article souligne la place qui revient à l’«Uranoscopia seu de coelo» (1617) du barnabite Redento Baranzano (1590-1622) à l’intérieur de ce processus, tout en se penchant sur les conditions historiques particulières l’ayant favorisé. C’est en effet grâce à la protection de François de Sales que Baranzano a pu poursuivre sa carrière en France où, ayant pris connaissance du système baranzanien, Bérulle en a tiré profit pour l’élaboration de son héliologie christocentrique.
Fostered during the Renaissance by the neo-Platonic philosophy of Marsilio Ficino and the scientific insights of Copernicus, Heliocentrism took root in France in the 17th century despite Vatican censure, through the theological support that was brought to it jointly by both Francis de Sales (1567-1622) and Pierre de Bérulle (1575-1629). This article details the role that the «Uranoscopia seu de coelo» (1617) by the Barnabite, Redento Baranzano (1590-1622), played in this process, while examining the specific historical conditions having favoured it. It was indeed owing to the protection of Francis de Sales that Baranzano was able to continue his career in France, where, having become acquainted with Baranzano’s system, Bérulle drew on it in order to develop his Christocentric Heliology.
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Nejeschleba (Tomáš), De la métaphysique de la lumière à l’héliocentrisme : la vision du Soleil selon Valérien Magni, p. 611-627
Nejeschleba (Tomáš), De la métaphysique de la lumière à l’héliocentrisme : la vision du Soleil selon Valérien Magni, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 611-627.
La vision du Soleil du moine capucin Valérien Magni (1586-1661), grand politicien ecclésiastique et critique de la philosophie aristotélicienne, varie en fonction de son adoption successive de l’héritage de Galilée. Le Soleil apparaît d’abord en tant que notion faisant partie de sa logique, où il figure dans des propositions telles que « Le Soleil brille » que Magni considère comme nécessairement valables. Ensuite, le Soleil réapparaît dans sa théorie de la connaissance, où il prend les phrases «Le Soleil brille» et «Le Soleil se meut» pour un «per se notum» sensoriel. En tant qu’héritier de l’illuminisme, Magni voit dans la lumière le principe épistémologique et ontologique clé et est partisan de «l’héliocentrisme métaphysique» propre à la Renaissance. Petit à petit, sous l’influence de ses expériences avec le vacuum qui ont confirmé la validité de la physique de Galilée, Magni s’oriente cependant aussi vers l’héliocentrisme cosmologique et tente de trouver des liens entre la métaphysique de la lumière et la physique de Galilée, qu’il considère toutes les deux en accord parfait avec le christianisme.
The concept of the Sun formulated by the Capuchin friar Valerianus Magni (1586-1661), a renowned religious politician and a critic of Aristotelian philosophy, varies in line with his progressive adoption of Galileo Galilei’s legacy. The Sun first appears as a notion forming part of his logic, where it arises in statements such as “The Sun shines.” which Magni considers to be an undeniable fact. It also re-emerges in his theory of knowledge, where the assertions “The Sun shines.” and “The Sun moves.” are considered sensory “per se notum”. As an heir to Illuminism, he regards light as the key epistemological and ontological principle, and is an advocate of the Renaissance theory called “Metaphysical Heliocentrism”. Gradually however, impressed by his successful vacuum experiments, which confirmed the validity of Galilean physics, Magni eventually also adopts Cosmological Heliocentrism and strives to find parallels between the metaphysics of light and Galilean physics, both of which he considers to be fully consistent with Christianity.
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La Rédaction, Les auteurs, p. 629-630
La Rédaction, Les auteurs, in Revue des Questions Scientifiques, tome 189, 2018, n°4, p. 629-630.
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Jean-François Stoffel Le Soleil à la Renaissance et à l'âge classique Le 31 janvier 2022 à 12h21